DEUX POÈMES

de Laurent JEULIN

 

 

           Nous avons le plaisir de vous présenter deux poèmes de Laurent Jeulin déjà parus en octobre 2020 dans la revue Fragments éditée par le Cercle Culturel de Littérature Ouvrière, Paysanne et Sociale (CCLOPS, 79, rue du Docteur Roux – 95130-Franconville la Garenne).

           Laurent est facteur depuis 1994 et exerce sa fonction dans le Loir-et-Cher. Il est syndicaliste à la C.N.T. et il a déjà été publié dans les revues le Combat Syndicaliste, la Bafouille Rebelle et Braséro.

           Ces textes qui puisent leur inspiration dans le quotidien du travail et de ses préjugés, ont été écrits il y a une dizaine d'années. L'écriture demeure pour lui un plaisir et est faite pour le partage et l'échange.

          (propos librement inspirés de la revue Fragments. Qu'elle en soit ici remerciée).

                                                     

                                                                                                                                                                                                                           J-P Gault, pour l'A.P.L.O.

 

 

 

Combien de temps

 

Le réveil hurle

Je me lève

Monde absurde

Sans rêves

Combien de temps encore

Ferai-je le mort ?

Combien de temps encore

Resterai-je le serf de ces pandores ?

Travail à la chaîne

Absurdité du quotidien

Accumulation des peines

Je suis moins qu'un chien

Combien de temps encore

Ferai-je le mort ?

Combien de temps encore

Resterai-je le serf de ces pandores

À moi la misère / À eux la richesse

À moi la souffrance / À eux le bonheur

À moi l'indifférence / À eux la reconnaissance

À moi le mépris / À eux la gloire

À moi la survie / À eux le pouvoir

Mais eux sans moi / Sans toi et … toi

Et toi toi toi toi / Sans nous, oui sans nous

Qui sont-ILS

Combien de temps encore / Ferons nous les morts ?

Combien de temps encore / Resterons-NOUS les serfs de ces pandores ?

Oui combien de temps encore / Combien de temps.../ Combien de temps...

 

 

 

Loin, déjà, sont les lueurs de l'aube.

 

Au crépuscule obscur

S'estompent les dernières douleurs

Loin, déjà, sont les lueurs de l'aube

Loin, déjà, sont les lueurs de l'aube.

Défilé ininterrompu d'images

Dans mon cerveau malade

Que la vie dans sa dernière estocade,

Adresse comme un ultime hommage.

Le travail de mémoire

Efface les peines et les pleurs

Pour mes dernières heures

Demeurent mes joies et mes sourires

Au crépuscule obscur

S'estompent les dernières douleurs

Loin, déjà, sont les lueurs de l'aube

Loin, déjà, sont les lueurs de l'aube.

Lente agonie

Avant le trépas

Triste ironie de la vie

Lorsque la mort entrouvre ses bras.

Dernières souffrances

Dans ce long couloir

De plus en plus obscur

Que la mort m'emporte comme une délivrance.

 

                                                                                                                                                                                      Laurent JEULIN